Observatoire-Eau : Cette page réunit les réflexions et connaissances collectées et organisées par le CTC-42 pour répondre aux questions sur l'avenir de la ressource en Eau et sur l'évolution des besoins notamment à l'échelle sud Loire et Loire (même si elle dépend bien sûr d'autres échelles). Le dérèglement climatique crée une tension sur cette ressource qui est un bien commun. Sa gestion citoyenne devient un impératif social et écologique majeur.


1. Méthodologie

L'eau est impliquée directement ou indirectement dans 6 des 9 limites planétaires, mais elle est aussi un axe essentiel du plancher social du "Donut". La "théorie du donut" sert de boussole au CTC-42 pour penser ses actions au service de la résilience de notre bassin de vie. Au sein de ce Collectif (association d'associations et acteurs de l'ESS), plusieurs membres se mobilisent pour que l'eau soit gérée comme un bien commun.
Cette page se présente comme l'ébauche d'une synthèse d'éléments de savoirs que le CTC-42 aura commencé à regrouper en tant que qu'instance collectrice de données utiles par et pour les acteurs de la "transition". Le CTC-42 aura promu l'existence d'un tel "Observatoire citoyen" mais celui-ci appartiendra à toutes les forces vives qui vont se mobiliser pour l'alimenter. L'objectif ne sera pas d'accumuler des données mais de mettre en valeur et diffuser des connaissances citoyennement et/ou scientifiquement pertinentes. Il devra servir à consolider les plaidoyers portés par les acteurs de la transition.
En l'occurrence, ce travail doit pouvoir contribuer à élever le débat sur le partage de la ressource en eau. En effet, il ne s'agit pas juste de tirer à soi la couverture telle qu'elle est mais plutôt de se mettre d'accord sur comment il conviendrait de la re-tisser.
La réflexion sur "l'axe eau" a été initiée dans le cadre du programme de projet citoyen 2022-2023 de l'Ecole de Mines de Saint-Etienne (https://www.mines-stetienne.fr/formation-mines-saint-etienne/projets-citoyens/).
Ce wiki citoyen devra évoluer au gré des contributions des acteurs impliqués et coopérant sur le sujet : les associations, le milieu éducatif, les chercheurs et scientifiques ...

L'objectif va être d'aboutir à des présentations synthétiques rigoureuses mais accessibles à tous les citoyens. Grace à ce moyen de "monter en compétences" robustes, tout.e citoyen.ne devrait pouvoir s'inviter à la co-gestion de la ressource commune et de son partage. A condition de prendre acte des caractéristiques incontestables de la situation réelle, chacun.e pourra alors faire prendre compte son angle de vue avec ses observations originales et factuelles, et ainsi émettre des propositions en vue des prises de décisions finales.

Dans ce contexte, et afin d'adapter l’activité humaine à la ressource, les informations importantes à connaître et à réunir chez nous et sur notre bassin de vie sont :
  • La Quantité d'eau disponible (eau disponible (provenance -de surface (barrages, retenues collinaires) ou souterraine (nappe, sources, puits…)-, déduite de la consommation (eau prélevée: par personne & sectorisée par usage (domestique, agricole, industries, autres) – eau potable et non potable, usage local ou export, impact, etc…, enfin eau restituée).
  • La Qualité de l’eau disponible et restituée (Part des cours d'eau et des lacs a minima en bon état biologique et physicochimique), eau potable et non potable…
  • Les évolutions (qualité et quantité) sur plusieurs années et en temps réel.



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Adaptation de la théorie du donut, telle que proposée par Kate Raworth et résumée ici par nos soins.
(Voir aussi l'article sur Wikipédia) ...


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2. L'Eau : un commun vital à préserver, utiliser et partager ensemble

Le Conseil économique social et environnemental (CESE) a publié un avis "Comment favoriser une gestion durable de l’eau (quantité, qualité, partage) en France face aux changements climatiques ?". Voir notamment, en début de rapport, les 23 mesures préconisées (paquets de mesures)!

La raréfaction de l'eau, sa pollution, sa captation et privatisation, les conflits d'interets et d'usage nourissent en font un sujet qui fait l'actualité journalistique de façon régulière.

Pour rappel, selon le rapport du Conseil d’Etat « L’eau et son droit » remis en 2010 (https://www.conseil-etat.fr/publications-colloques/etudes/l-eau-et-son-droit) , l’agriculture consomme 48 % de l’eau. Un taux qui monte à 79 % en été. Des choix agricoles participent à l’assèchement de certaines régions. La culture du maïs représente 41 % des cultures irriguées, d’après l’UFC-Que choisir. Elle a besoin d’irrigation en juillet et août, au moment où les rivières et les nappes sont au plus bas. Ce maïs nourrit ensuite les animaux des élevages industriels.

La presse locale en parle...

3. Les informations géographiques et les données quantitatives dont on dispose à ce jour...

La Quantité d'eau disponible :

Le réseau hydrographique hydrographique est important avec 1 fort potentiel pour le développement de l'hydroélectricité, mais relativement peu d’aménagements pour la production d’hydroélectricité: surtout le barrage de Grangent, sur la Loire, mis en service en 1957. Il remplit une triple fonction de production hydro-électrique (120 GWh par an), de pôle de loisirs et de prise d’eau pour le canal du forez en vue d’irrigation. Superficie totale : 365 hectares Capacité : 57 millions de m3.

Le territoire est situé sur 4 masses d’eau souterraines, avec une structure du sol de Saint-Etienne Métropole qui ne permet pas une exploitation aisée de l’eau souterraine.

L’alimentation en eau du territoire se fait à partir de 3 types :
-Eaux de surfaces
-Captage de sources
-Pompage dans la nappe alluviale de la Loire

L'Etat des nappes d’eaux souterraines est disponible sur le site du BRGM: https://www.brgm.fr/fr/tag/etat-nappes-eau-souterraine

Bases de données, app et sites Web du BRGM: https://www.brgm.fr/fr/resultats-donnees/sites-web-applications-bases-donnees
Le BRGM dit utilisé les données : https://ades.eaufrance.fr mais quand on les cherchent précisément on a pas les données finales: https://ades.eaufrance.fr/Resultats?g=b2da52: on a accès aux sites de prélévemements mais pas aux données prélévées. ()Demande d’accès étendu demandé… à suivre…)

La Consommation et les usages :

  • Les données de la Banque Nationale des Prélèvements quantitatifs en eau (BNPE) (https://bnpe.eaufrance.fr/acces-donnees) semblent à première vue répondre à la question. On peut disposer à priori d'un fichier excel avec toutes les communes et les quantités selon les usage, MAIS...il y les communes "bons elèves" qui publient leur chiffres, et dont nous pouvons avoir les évolutions annuelles, et celles, "mauvais élèves" qui n'ont fournit aucun chiffres, comme c'est le cas pour Saint-Etienne.
  • Des données qui sont donc disparates et incomplètes, et en aucun cas des données en temps réel. Ceci ne permet en aucun cas d'évaluer la quantité disponible, la variation de celle-ci et des usages saisonniers.
  • Le Détails des usages proposés par la BNPE : https://bnpe.eaufrance.fr/acces-donnees
  • Alimentation en eau potable (AEP)
  • Assainissement collectif (et rejets...)
  • Prélèvements industriels (et rejets...)
  • Prélèvements pour l’irrigation
  • Abreuvement du bétail
  • Pertes par évaporation des plans d’eau
  • Alimentation des étangs piscicoles
  • Barrages
Il manque des usages importants (survie des milieux naturels)...autres? usages alternatifs?
  • Le Détails des usages proposés par l'étude HMUC:
    • Plan Eau (étangs, mares, retenues collinaires)
    • Irrigation
    • Industrie
    • Alimentation en eau potable (AEP)
    • Abreuvement du bétail

On aimerait bien -en fait- l’histogramme des consommations en sous-catégories par usages, et individualisé (même si ces données sont anonymisées pour le grand public, mais pas pour les pouvoirs publics). On se doute bien que ces données sont disponibles, mais pas présentées … Or c’est fondamental pour être capable de relier ressources et usages afin d'être en mesure de juger ce qui est légitime, et donc de pouvoir réaliser un arbitrage sur des critères à la fois objectifs, transparents et démocratiques.

La Qualité biologique de l'eau :

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Les sites de prélèvements sont connus et les données fournies par l'agence régionale de santé sont disponibles ici : https://sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/eau et https://sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/eau
-> cliquer sur la région
-> puis choisir l’agglomération pour avoir les données de qualité d’eau
-> pas de variation par mois/saison (souvent fournies poolées sur plusieurs mois…)

Ces données seraient à relier:
• à l’évaluation du volume d’eau disponible par saison, c'est important pour comprendre l’effet concentration. Des taux plus forts de pesticides ont été trouvés par ailleurs au printemps et en été, ce qui conforte des études montrant le même phénomène à la surface d’eaux douces (Byer, 2008) ou d’eaux souterraines (McManus, 2014). Des taux plus forts ont été trouvés pour l’eau du robinet, de source naturelle ou de puits et des taux plus faibles pour la même eau mais filtrée.
Sources : https://www.campagneglyphosate.com ; https://link.springer.com/article/10.1007/s11356-021-18110-0 ; https://link.springer.com/article/10.1007/s11356-021-18110-0 ; https://www.anses.fr/fr/system/files/LABORATOIRE2022AST0255Ra.pdf ; https://www.anses.fr/fr/system/files/LABORATOIRE2022AST0255Ra.pdf
• l’estimation du volume d’eau nécessaire à la satisfaction des besoins humains fondamentaux des habitant·e·s en aval;
• la mise à jour du débit minimal des cours d’eau (débit d’étiage) pour préserver les écosystèmes aquatiques et humides, dans le contexte de changement climatique.

L’assainissement des eaux usées et les différents bassins

Saint-Etienne Métropole exerce la compétence assainissement collectif et non collectif depuis le 1er janvier 2011.
Une gestion divisée par bassin versant :
Secteur Saint‐Etienne et sa couronne correspondant aux bassins versants du Furan et du Coise
Secteur du Gier
Secteur de l’Ondaine
Une gestion en délégation de service publique (DSP). Un prestataire: Suez /Saur.

En 2015: 177 926 usagers, un volume annuel traité de 16,76 millions de mètres cubes. Un réseau de collecte des eaux usées long de 1 767 km, dont 809 km en unitaire. Un traitement réparti sur 31 stations d'épuration d’une capacité totale de 566 000 équivalents‐habitants.
Les stations ont produit 4 725 tonnes de matières sèches de boues en 2015. La totalité a été évacuée selon des filières conformes à la réglementation : majoritairement par compostage et épandage mais aussi par incinération (19 %) et redirection vers des centres de stockage (4%).

4. Les instances qui font autorités et leur périmètre de responsabilité ...



Ces instances se réunissent régulièrement entre elles et en interne, mais il est difficile pour les citoyens de savoir quand elle se réunissent, avec quelles régularités, quels sont les ordres du jour et les compte-rendus, et comment ils pourraient participer, être tenu au courant en toute transparence, voire intégrer ces instances.
Comme pour les chambres parlementaires (Sénat/Assemblée), il y a -a minima- un besoin de d'enregistrement et diffusion des séances. Et d'abord un besoin de diffusion des agendas.